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Par ESSOMBA Dieudonné, ingénieur principal de la statistique et chargé d’études au ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire du Cameroun
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Le sous-développement peut désigner un retard dans le processus d’industrialisation, auquel cas sa solution relève d’une simple stratégie de croissance. C’est le cas des pays d’Asie du Sud-est.
Il peut cependant arriver que la croissance d’un pays dérive vers « l’état occlus », situation pathologique où il devient radicalement incapable de développer la moindre industrie à forte économie d’échelle.
Le pays se retrouve alors confiné dans des activités périphériques de bouts de filières telles que la production primaire, le commerce et les services. L’industrie déjà embryonnaire se dissout progressivement et la croissance s’aligne rigidement sur les revenus extérieurs (exportations, flux d’aides) qui, de toute évidence, ne peuvent pas évoluer au même rythme que la population.
L’économie, verrouillée, se surendette avant de plonger progressivement dans un sous-emploi massif et la stagnation de son revenu moyen.
Tel est exactement le cas de l’Afrique Noire et, dans une certaine mesure, des pays arabes et d’Amérique Latine.
On peut, de prime abord, suspecter un lien entre l’état occlus et la supériorité de l’industrie occidentale dont l’antériorité a créé des avantages difficilement réversibles et imposé une hégémonie impossible à surmonter par une rivale naissante. La protection des espaces économiques y trouverait alors sa justification.
Pourtant, et je l’ai abondamment montré dans mes précédents articles, cette explication est aussi fausse que les avantages comparatifs…
L’état occlus n’est pas non plus la conséquence de la colonisation, du retard technologique initial, de la dégradation des termes de l’échange, d’un complot mystérieux, de l’exploitation de la périphérie par le centre ou des défaillances opérationnelles des pays arriérés. Il s’agit là de facteurs aggravants qui viennent se superposer à une pathologie fondamentale et lui donnent un caractère plus dramatique.
Il apparaît surtout comme une impasse évolutive d’un système économique international basé sur quatre conditions :
- une grande mobilité des biens et des capitaux ;
- les migrations contrôlées des populations ;
- l’équilibre de la balance de paiement ;
- la convertibilité de la monnaie.
Ces quatre conditions sont incompatibles avec une évolution harmonieuse d’un ensemble économique, quel qu’il soit. L’état occlus entraîne une conséquence bizarre : les pays retardataires se retrouvent bloqués, les pays en avance continuent leur évolution, mais avec croissance asymptotiquement faible.
Il faut insister sur un point qui heurtera, très certainement les spécialistes de tous bords : l’état occlus est génétiquement lié à la conjonction de ces quatre conditions et aurait toujours apparu indépendamment des contingences historiques. L’histoire peut expliquer pourquoi telle partie du monde a connu tel sort et pourquoi l’Afrique s’est retrouvée dans le mauvais camp, mais elle n’explique pas le phénomène du sous-développement. En l’occurrence, on ne pouvait pas l’éviter et si cela n’avait pas été l’Afrique, cela aurait été quelqu’un d’autre…
Il n’existe aucune possibilité de supprimer l’état occlus si l’une quatre des conditions citées n’est pas éliminée.
- La modulation dans la mobilité des biens et des capitaux (douane, contingentement, taux de change) a été systématiquement utilisée dans l’histoire par les pays actuellement développés, l’intensité variant suivant les circonstances et les intérêts du moment. Malheureusement, son champ d’efficacité est devenu très étroit et se réduit à deux cas : le pays a le même niveau de développement que ses partenaires, ou alors, il s’isole complètement, ce qui requiert quelques caractéristiques particulières telles qu’une grande taille, de nombreuses ressources naturelles et une importante population.
Avec la mondialisation des échanges, les obstructions directes sur le mouvement des biens deviennent de plus en plus anachroniques et les manipulations sur les taux de change sont de plus en plus décriées. Quant à l’Afrique qui n’a même pas les moyens de s’opposer aux désirs des pays centraux et dont la segmentation politique ne permet même pas de valoriser son immense marché potentiel et ses matières premières, ces solutions ne sont pas envisageables.
- La balance commerciale (ou plus exactement, la balance des paiements) est, dans son principe, équilibrée, tout échange engageant un mouvement symétrique de biens de valeur équivalente. Une balance en permanence déséquilibrée exigerait alors le type de subventions pérennes qu’on trouve entre régions d’un même pays, mais qui, sur le plan international, se masquent sous le déguisement humanitariste d’aide au développement. De toute évidence, le caractère bancal de cette solution est double, car d’un côté, elle présente comme un don gracieux une maladroite tentative de résoudre un problème économique fondamental, de l’autre côté, elle fait peser sur les citoyens des pays développés des charges dont l’incidence est pratiquement nulle auprès des bénéficiaires.
- Quant aux mouvements des populations, il n’est pas encore reconnu que la mobilité des facteurs doit être la même pour tous les facteurs et qu’il n’existe aucune raison objective, même dans la tradition économique, d’imposer une mobilité totale du facteur capital alors qu’on rationne le mouvement du travail qui lui est pourtant symétrique.
Il y a là quelque chose d’extrêmement curieux : toutes les conclusions des thuriféraires du libre-échange dérivent d’un traitement symétrique du capital et du travail dans leurs analyses. L’exhaustivité méthodologique aurait commandé d’analyser également, à côté de l’actuel commerce international fondé sur la mobilité totale du capital et le confinement national de la main-d’œuvre, un autre modèle du commerce international qui lui est symétrique, avec une mobilité totale de la main-d’œuvre et un confinement national du capital.
Les deux facteurs étant traités de manière rigoureusement symétrique et les résultats n’étant pas liés à des particularités intrinsèques de chaque facteur, les conclusions sur le bien-fondé d’une mobilité totale des hommes et non des capitaux devraient être identiques. Certes, la mobilité effective des hommes peut poser plus de problèmes juridiques et sociologiques que les capitaux, mais de telles contraintes ne sont pas incorporées dans l’analyse et ne peuvent pas, de ce fait, en influencer le résultat.
Ce modèle symétrique se trouve alors investi de la même légitimité conceptuelle et on peut d’ailleurs lui trouver une utilité dans les regroupements régionaux : l’Union Européenne offre ainsi le spectacle de chaque pays luttant contre les délocalisations, sans pouvoir se fermer à la main-d’oeuvre étrangère, ce qui, tout compte fait, inverse la mobilité des facteurs et se présente comme l’image-miroir de la théorie actuelle.
Naturellement, comme ces thuriféraires n’obtiendraient pas les mêmes conclusions, ce test simple, conforme en tout point à leurs hypothèses et à leurs techniques disqualifie définitivement ce mode de pensée dont il dévoile le caractère essentiellement erroné et mystificateur.
La vérité est que l’organisation économique internationale est devenue incompatible avec la persistante vision ethnocentrique de la Nation, mais les résistances anthropologiques sont si fortes qu’une solution fondée sur la mobilité totale et non discriminatoire du travail doit encore attendre quelques décennies…
Comme on le voit, les trois premières conditions ne présentent pas de perspectives pour l’Afrique. Reste donc la monnaie binaire qui s’accommode de la libéralisation des échanges, de la lutte contre l’immigration et de la segmentation des Etats.
Elle consiste à faire cohabiter, au sein d’une même économie, une monnaie nationale absolument inconvertible, en proportion de la production intérieure, et une monnaie internationale indéfiniment convertible en proportion des exportations.
Par exemple, chaque bien au Ghana est libellé en deux prix, le premier dans sa monnaie nationale que nous appelons par abus FCFA traduisant la valeur ajoutée locale, le second en Euros traduisant les importations incorporées. Un bien semi-fini importé d’Europe pour 100€ qui subit des transformations à Accra pour 5000 FCFA coûtera donc 100€ et 5000FCFA à Accra, avec obligation pour l’acheteur de sortir les deux monnaies de sa poche et de les présenter à la vendeuse.
Le principe sous-jacent à la monnaie binaire est le suivant : le Ghana peut produire les tracteurs, les camions et les machines-outils qu’il utilise dans son système productif. Ses citoyens en sont capables, car ils ont étudié dans les mêmes écoles que les autres qui les fabriquent. Mais comme ils ne le feraient malheureusement qu’à un prix peu compétitif, de telles industries n’y sont pas viables.
Le Ghana est donc contraint de se limiter à des activités de bouts de filières telle que la production des matières premières, les activités de service et certaines activités périphériques de l’industrie (réparation, boulangeries, etc.)
Simplifions maintenant le problème et supposons que le Ghana produise le mil qu’il consomme et le cacao (matières premières) qu’il exporte en échange de tracteurs (outils de production). Dans un premier temps, tout marche bien : le cacao permet d’importer les tracteurs en nombre suffisant pour nourrir la population et entretenir ses plantations. La balance commerciale est équilibrée.
Supposons maintenant que sa population double. Les besoins sont doublés et par conséquent, il doit doubler le nombre de tracteurs. Seulement, doubler le nombre de tracteurs suppose qu’on double la production du cacao, situation difficilement réalisable à cause de quatre écueils :
1. Le premier est la disponibilité même des espaces cultivables, car un territoire n’est pas extensible et du reste, le mil qui doit doubler est en compétition avec le cacao qui doit aussi doubler.
2. Le second est la loi des rendements décroissants : les espaces les plus rentables étant déjà exploités, le doublement de la production requiert plus que le double du nombre de tracteurs.
3. Même si le territoire le permettait et que les rendements n’étaient pas décroissants, il n’est pas très sûr que cette offre accrue se traduise par des revenus d’exportation proportionnels, car elle peut saturer le marché et entraîner une réduction du prix, notamment quand la population de ses partenaires n’a pas parallèlement doublé ;
4. Enfin, le cacao est un produit primaire qui n’évolue pas, contrairement aux tracteurs. Au cours du temps, la valeur d’un tracteurs en cacao s’accroît, sans que les performances ne suivent nécessairement dans les mêmes proportions, car cette amélioration peut se limiter sur les éléments de confort.
Quel que soit le cas, le Ghana sera confronté à cet écueil et ne pourra jamais avoir autant de tracteurs qu’il le souhaite. Sa production agricole se verrouille au niveau de ses exportations et, en l’absence d’une mine providentielle, d’un don gracieux ou d’une salutaire plage touristique, son économie sombre dans un état occlus.
Une grande partie de la population n’arrive plus à trouver de l’emploi et commence à engorger l’économie, la transformant progressivement en un magma informel.
Sortir le Ghana de cette situation n’est pas humainement possible dans le cadre des paradigmes en cours. L’erreur des économistes est de raisonner sur des mots et des concepts, en perdant de vue leur attache avec la réalité. On parlera ainsi de renforcer l’investissement en oubliant que cette notion n’est pas dissociable de la possibilité de produire de manière viable, non pas les biens abstraits de leurs discours alambiqués, mais des télévisions, des voitures, des tracteurs, des avions. Or, c’est justement ces biens manufacturés qui ont une existence concrète qui sont interdits, modifiant ainsi les termes mêmes de la problématique de l’investissement en Afrique.
C’est malheureusement ce cafouillage dans la pensée qui crée la grave faiblesse des thérapies appliquées et l’incapacité de trouver des solutions au sous-développement.
De ce point de vue, l’amélioration de la gouvernance ou l’instauration de la démocratie et les mesures d’ajustement inspirées par le FMI pourraient optimiser le système et le conduire à l’expression maximale de ses capacités, mais sitôt ce potentiel résorbé, l’économie sombrera dans une croissance végétative et atone, ponctués sporadiquement de quelques soubresauts liés à une découverte minière, une aide ou à une remise des dettes.
Rien de plus.
Sortir le Ghana de ce bourbier exige donc des schémas d’explication beaucoup plus puissants, tel le suivant, tiré du Traité des Cénoses.
Nous avons vu que le Ghana pouvait produire les tracteurs qui lui manquent, mais à des coûts très élevés, ce qui rend une telle industrie non viable. Supposons cependant qu’on puisse diviser le Ghana dont la population a doublé en deux parties égales :
- une première moitié qui réalise le commerce international comme auparavant, avec une balance commerciale équilibrée, un chômage inexistant et des secteurs peu engorgés.
- une seconde moitié, complètement isolé du reste du monde, obligé de fabriquer ses tracteurs en autarcie pour produire son mil.
La première moitié va maintenir la production initiale, car la population surnuméraire retirée n’avait aucun rôle et sa production était pratiquement nulle. Dans son autarcie, elle se voit obligée de se mobiliser vers une production plus utile, même si les coûts y sont plus élevés.
La conséquence immédiate sera une augmentation du nombre total des tracteurs et par suite, de la production globale. En outre, même si l’efficacité de la seconde moitié est moindre, elle a la caractéristique exceptionnelle de pouvoir entretenir une croissance permanente et d’empêcher que le système ne se verrouille, puisque protégé par son isolement même.
Tel est donc le principe de la solution : isoler la fraction surnuméraire de la population qui engorge, faute de mieux, les seuls secteurs autorisés d’une économie en état occlus et en bâtir une économie autarcique.
Mais on ne peut ainsi découper un pays ! Et personne n’a le droit d’entraver la liberté, l’intensification des échanges et le phénomène de mondialisation. Que faire ?
C’est là qu’intervient la monnaie binaire, solution évidente dans le Traité des Cénoses, mais impossible dans la Tradition !
En effet, la monnaie binaire découple les réseaux d’échanges, en créant, d’une part, un système économique basé sur la monnaie nationale, où les tracteurs ghanéens sont parfaitement viables, d’autre part, un système international où seuls, les tracteurs importés sont achetés.
Le système reproduit une économie de troc sans ses faiblesses. Le Ghanéen échange son cacao avec le tracteur européen, dans les quantités correspondant à la demande européenne. Pas plus. L’échange avec le mil n’est pas possible, celui-ci ne faisant pas partie de la consommation européenne.
De l’autre côté, les tracteurs locaux s’échangent avec le mil, pas avec le cacao qui ne présente aucune utilité pour la consommation locale.
Le système intègre ainsi deux réseaux d’échanges parallèles, mais qui ne s’entravent pas l’un l’autre et l’économie ne connaît jamais de blocage.
Certains peuvent penser que la mauvaise monnaie chassant la bonne, les gens cacheront les euros. Cette idée n’est pas valable, car la monnaie binaire se distingue du bimétallisme par l’absence de convertibilité. Le nombre d’euros présents dans l’économie correspond exactement aux importations européennes et plus vous les cachez, plus ces importations baissent au profit de la production locale.
La monnaie binaire permet le déverrouillage rapide de toutes les économies du monde tout en dopant le commerce international. La solution ne coûte pratiquement rien et tout au plus peut-elle poser quelques problèmes pratiques faciles à surmonter.
En voici quelques principes :
- Chaque ménage va déployer ses achats vers les produits nationaux ou étrangers en fonction de ses réserves en FCFA ou en Euros. Avec les chèques et les cartes électroniques, le système est plus facile, mais il s’applique aussi aux billets de banque. Il suffit de choisir deux couleurs, le bleu pour la monnaie nationale, inconvertible, le jaune pour la monnaie internationale convertible (un euro local). Le ménage sait alors qu’un costume importé coûte 10 billets jaunes, un costume entièrement local 10 billets bleus et un costume cousu localement avec des étoffes importées 6 billets bleus et 4 billets jaunes.
-Les salaires de chaque entreprise comprennent les deux monnaies au prorata des parts du marché local et du marché extérieur. L’entreprise d’exportation libérera ses salaires en euros, l’entreprise tournée vers le marché local en monnaie nationale.
Et il en sera de même pour toutes les transactions, notamment les produits agricoles comme le cacao payé en euro, le mil en monnaie locale.
-Les fonctionnaires et agents publics touchent les deux monnaies exactement au prorata de la production nationale et des exportations, de manière globale et de manière individuelle ;
-Les Banques Centrales gèrent deux monnaies complètement étanches. La monnaie locale est seule l’objet de la politique monétaire, les opérations sur les devises se limitant au change. Les banques commerciales gardent leur fonctionnement actuel, avec une seule différence : les comptes sont libellés en double et les opérations sur les deux comptes sont étanches. Ainsi, tel opérateur surendetté en euro est surliquide en FCFA, la banque le considérant alors comme deux personnes différentes.
Le système ne peut cependant fonctionner qu’en l’absence de toute manipulation. Tout d’abord, les deux monnaies doivent être en quantité strictement proportionnelle et réellement inconvertible par le système financier légal. D’autre part, la détention des Euros par une unité économique donnée doit correspondre à une production qu’elle-même a effectivement réalisée et exportée. Le risque est en effet de voir l’élite cupide africaine en profiter pour confisquer tous les Euros, sevrant le reste du système productif des importations nécessaires pour son développement.
Sous ces conditions, la monnaie binaire est d’une redoutable efficacité : un pays comme le Nigeria atteindrait un taux de croissance de 9 % en moins de 3 ans et le maintiendrait pendant au moins vingt-cinq ans. Les pays voisins, du fait de leur taille plus réduite, se maintiendraient à 7 % ou 8 %.
Le taux pourrait dépasser 10 % pour l’ensemble du Golfe de Guinée si ces pays consentent à débarrasser leurs frontières de toutes les entraves à la circulation des hommes et des biens et s’ils adoptent une même monnaie binaire.
Et il en est de même des autres régions bloquées du monde, telles que l’Amérique Latine ou les pays arabes dont l’immense production de pétrole préserve de la misère radicale.
Au terme de cet article, je vais réitérer ce que j’ai toujours dit : l’économie de l’Afrique Noire est verrouillée et il n’existe aucune solution dans la pensée économique traditionnelle qui puisse la sortir de cet état. Les ajustements structurels, les points d’achèvement, les aides, les OMD et autres NEPAD sont de simples gris-gris qui entraînent d’importantes pertes de temps et tout au plus, ne peuvent-ils que soulager le mal. Et si la gouvernance et la démocratie doivent être améliorées, c’est davantage pour d’autres raisons que pour des motifs économiques sur lesquels, en l’occurrence, elles n’ont aucun effet. Avec ces méthodes, le développement de l’Afrique Noire est RADICALEMENT impossible.
Et j’affirme haut et fort qu’en persistant dans cette voie, exception faite de quelques enclaves pétrolières ou quelques îles disposant de quelques avantages spécifiques, aucun pays africain ne peut maintenir un taux de croissance de 5 % pendant 5 ans.
Bien au contraire, les choses seront très dures au cours des prochaines années.
Seules se présentent trois voies :
- se couper complètement du reste du monde, ce qui est inacceptable ;
- fusionner politiquement avec l’Europe, ce qui est inenvisageable ;
- créer la monnaie binaire, tout en signant les APE et tous les autres accords, seule solution possible à l’heure actuelle.